Les conspirationnistes

Les conspirationnistes

Après les attentats, les migrants, la crise sanitaire me permet de connaître un peu mieux certaines personnes : les conspirationnistes.

Chers amis, vos memes et divers visuels pleins de fautes que vous croyez avoir découverts alors que je les vois déjà tourner en boucle depuis plusieurs mois, ne convainquent que ceux qui sont déjà convaincus. Ces théories fumeuses finissent par devenir de vraies religions, avec leurs prédicateurs et leurs adeptes. Avec ce besoin humain – surtout quand on n’y connaît rien – de trouver une explication simple à des phénomènes complexes, cette assurance aussi puérile qu’insupportable de détenir LA vérité et cette pulsion de devoir faire son prosélytisme partout, y compris sous des publications qui n’ont rien à voir.

Vous qui aimez traiter les autres de moutons, vous n’êtes que des ouailles (du vieux français « brebis ») ; des suiveurs de gens qui vous manipulent et vous flattent en vous faisant croire que vous êtes « éveillés », que vous savez des choses incroyables que les autres ne savent pas, alors que vous n’êtes que les pantins d’oligarques, le plus souvent étrangers et dont vous ne connaissez même pas l’existence, puisqu’ils sont bien à l’abri derrière les hochets avec lesquels ils vous excitent.

Jamais vous ne vous demandez d’où viennent ces nouveaux gourous sortis de nulle part, avec qui ils sont en lien, par qui ils sont financés ? Tout le monde vous ment, mais pas eux ?

Là où vous vous vantez de ne pas aller voter, vous ne faites que suivre les injonctions subliminales de ceux qui vous ont mis dans la tête que ça ne servait à rien, version moderne du suffrage censitaire pour que la démocratie devienne l’apanage des riches et des retraités, alors que c’est bien encore aux élections que l’avenir d’une ville ou d’un pays se décide. Ou alors, si le Président de la République n’est qu’une marionnette, il faut vous en prendre à quelqu’un d’autre pour tous les maux dont vous vous sentez accablés. Simple logique.

Là où vous criez publiquement à la dictature, vous savez très bien que vous ne risquez rien en disant cela. Vous seriez dans n’importe quel régime autoritaire (sans même parler de dictature), on ne vous entendrait sûrement pas vous plaindre. Vous faites sûrement partie des preux chevaliers qui insultent leur maire sur Facebook… puis viennent lui passer de la pommade quand il s’agit d’obtenir un marché public ou une autorisation d’urbanisme.

Là où vous croyez combattre le « système », vous n’en êtes finalement que les collaborateurs zélés, en discréditant notre démocratie séculaire et en nourrissant les divisions et les haines contre tout ce qui fait que nous « faisons société » et sommes encore capables de résister en grande partie à la loi du plus fort (du plus riche). Pas assez efficacement, avec des lacunes, mais mieux que dans toute notre histoire, et mieux que dans la majorité des contrées du globe.

Au fait, inciter le peuple à cracher sur ses institutions et sur ses services publics pour pouvoir mieux les détruire… Qui a intérêt à vous manipuler en ce sens ? Si vous aimez « réfléchir », posez-vous bien cette question, et « faites vos propres recherches » ! 🙂

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